Moonlight



(cliquez sur la photo pour accéder à la bande-annonce)



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Les années 1980, dans un quartier pauvre de Miami : Chiron, 9 ans, se réfugie dans un immeuble à l'abandon pour se protéger d'élèves qui le persécutent. C'est là qu'il croise le chemin de Juan, un dealer, qui, après l'avoir hébergé une soirée, le ramène chez sa mère, Paula, une infirmière qui sombre peu à peu dans la drogue. Solitaire et silencieux, le garçon retourne peu de temps après chez Juan, qui accepte de le prendre sous son aile, et commence à lui apprendre à nager.
Divisé en trois chapitres, le film suit l’enfance, l’adolescence et la vie d’adulte de Chiron.

Moonlight : Photo Ashton Sanders, Jharrel Jerome
(Kevin (Jharrel Jerome), et Chiron (Ashton Sanders))


Ce que j'ai aimé dans Moonlight, c'est qu'il raconte la vie complexe d'un garçon vivant dans une cité violente, de la manière la plus simple qui soit. Contrairement à d'autres films qui sont constitués de plusieurs intrigues à côté de l'histoire principale, Moonlight se concentre uniquement sur l'évolution du personnage principal, qui est le pilier du film. Le réalisateur n'a pas cherché à combler les moments de longueur dans le film avec des rebondissements ou des péripéties à n'en plus finir. Ce qui, je pense, est une bonne chose.

Par exemple, Jenkins ne rajoute pas des scènes tristes pour faire du triste, il ne cherche pas à nous faire pleurer, même si certaines scènes ne sont pas présentes, [SPOILER] comme la mort du personnages Juan (personnage qui est un mystère pour moi), le réalisateur n'a pas montré sa mort, ni son enterrement ni quoi, on a juste la phrase "Il te manque ?" et là on comprend. [FIN SPOILER] 
Le réalisateur ne s'attarde pas sur la vie des autres personnages, le film aurait pu s'appeler Chiron en fait ! Le film parle de Chiron, et c'est tout ! C'est ce qui fait que j'ai aimé, car au lieu d'avoir plein de personnages principaux vagues à peine attachants qui prennent de la place, on a un pilier central, tout est concentré sur lui, on rencontre Chiron, on aime Chiron, on respire Chiron.
Oui, le film a des longueurs, car, comme le dit le sous-titre : "C'est l'histoire d'une vie", et dans une vie, il y a des hauts, il y a des bas. Il y a des moments où il ne se passe rien, et il y en a d'autres où on semble vivre plusieurs vies.

Moonlight : Photo Alex R. Hibbert, Mahershala Ali
(Juan (Mahershala Ali) apprenant à nager au petit Chiron (Alex R. Hibbert))
Moonlight est un film rempli "de clichés", comme certains disent. Je n'aime pas vraiment utiliser ce mot, car un monde, et une vie sans clichés n'existent pas.
On rencontre l'enfant brutalisé à l'école, un cliché ? Non, c'est arrivé et ça arrive encore aujourd'hui. 
On fait connaissance avec la mère toxicomane qui ne cherche qu'à récupérer l'argent de son fils pour satisfaire son manque. Oui ce détail est présent dans beaucoup de film, mais encore une fois, plus on fera de films, plus certains détails reviendront, et un beau jour on en viendra à faire des films uniquement basés sur des "clichés".
Beaucoup se plaindront qu'"il ne se passe rien dans le film", oui c'est vrai qu'il n'y a pas des explosions toutes les deux secondes, mais des fois, le silence est plus beau que 100 000 mots. Des fois il faut que rien ne se passe pour tout comprendre, et c'est le cas dans ce film.

J'ai aimé ce film aussi grâce aux personnages.
Chiron est une personne dans laquelle on peut se retrouver. On peut facilement comprendre ce qu'il endure et on s'attache à lui, on a envie de le protéger, de créer un monde meilleur rien que pour lui. Il arrive à nous faire sentir ses sentiments, sa haine face aux autres personnes de son âge, pour sa mère, et l'amour paternel naissant pour Juan.
En fait je trouve qu'il n'y a pas de "cliché", parce qu'on a pas (beaucoup) de gros dealer qui font les gros bras, oui on a Terrel qui doit être la seule vraie grosse brute du film. Juan, qui est dealer, semble aussi doux qu'un agneau, et [SPOILER] Chiron qui deviendra dealer à son tour, qui n'a pas du tout l'image qu'on peut se représenter d'un dealer. [FIN SPOILER]
On a pas l'histoire d'amour cucul la praline, (même si des fois ça fait du bien) au contraire, les scènes sentimentales sont tout en souplesse et très légères.
Les acteurs réussissent vraiment, chacun d'entre eux, à traduire ce qu'ils ressentent. D'ailleurs, Paula, la mère de Chiron, quand je l'entendais parler et la voyais agir, j'avais l'impression qu'elle n'aimait plus vraiment son enfant durant sa période toxicomane.

Moonlight : Photo Naomie Harris
(Paula, la mère de Chiron (Naomie Harris))
Vous trouvez que c'est un regard empli d'amour ?


Et puis Kevin... je n'aimais pas vraiment ce personnage lorsqu'il était adolescent, mais lorsqu'on le retrouve étant adulte, il est adorable, je trouve que l'évolution de ce personnage est vraiment intéressante.

Quant aux musiques utilisées, n'en parlons pas, elles sont à tomber par terre. (J'en parle un peu plus bas)
 



 La bande originale, qui donne des frissons, la chair de poule, bref, on en redemande.
 Le personnage de Chiron, qu'on rencontre et découvre tout au long du film, qui rend le film fascinant, puisqu'on voit à travers ses yeux.
 Une diversité des personnages secondaires qui, malgré une présence assez superficielle, sont tous différents et intéressants.


 Les longueurs et le fait qu'il ne se passe pas grand chose dans le film pourrait ennuyer certains. (Même si, au contraire, j'ai aimé)


Quelques récompenses :

Oscar du Meilleur film
Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle - Mahershala Ali
Oscar du Meilleur scénario adapté - Tarell Alvin McCraney, Barry Jenkins
Golden Globe du Meilleur film dramatique


Facts, anecdotes, et secrets de tournage : 

Moonlight est en réalité une adaptation cinématographique de la pièce de théâtre In Moonlight Black Boys Look Blue de Tarell Alvin McCraney.
Le réalisateur, Barry Jenkins, et Tarell Alvin McCraney, le scénariste, ont tous les deux grandi dans la même cité de Miami que Chiron, à savoir, Liberty City, qui est l'une des zones les plus dangereuses des Etats-Unis.
 Les deux hommes ont vécu des choses similaires, qui ont été retranscrites dans le film. Jenkins et McCraney ont tous les deux grandi auprès d'une mère toxicomane, tout comme le petit Chiron, même si l'histoire s'est terminée différemment pour chacun.
 Selon Trevante Rhodes (l'acteur jouant Chiron adulte, alias Black) : "Le titre, Moonlight (qui signifie "clair de lune" en français, NDLR) fait allusion à la lumière qui brille parfois dans les ténèbres ou qui éclaire des choses qu'on a peur de montrer. Chacun d'entre nous, à un moment ou à un autre, a dû se battre comme Chiron, que ce soit sur une courte période ou pendant toute sa vie. Et tous ceux qui affirment ne pas s’être construit une carapace vivent dans les ténèbres."


La bande originale :

(cliquez sur la photo pour accéder à la playlist du film)
 La bande originale, signée Nicholas Britell, a une place importante tout au long du film. Une diversité des genres musicaux donne une certaine atmosphère à chaque scène, rendant le moment empreint d'une saveur spéciale. On passe du classique au hip-hop, pour notre plus grand plaisir. La playlist comprend une partition signée Mozart, les rythmes entraînants de Barbara Lewis, d'Aretha Franklin, ou encore le tourbillon lyrique de Nicholas Britell.


Quelques critiques :  

 "Un à un, les clichés sont désamorcés. Jenkins accompagne d'ailleurs pour cela la sobriété de son scénario d'une bande originale quasi lyrique et d'éloquents silences qui font toute la force du film."

 "Politiquement, sociologiquement, Moonlight est un film important. Cinématographiquement ? C'est plus compliqué. Barry Jenkins a un talent indéniable pour capter la lumière de Floride, mais le dispositif de son film [...] ne provoque jamais le vertige de Boyhood, son évident modèle."

 "Le film n'est pas déplaisant, mais il a beau faire les yeux doux et désigner du doigt sa sobriété, on voit trop la superficialité de la mise en scène et de l'image."

✓ L'album photo
 Voir plus bas.


Un joli film à regarder si on veut enfin se sentir compris. Des personnages à aimer, à protéger, tout cela assaisonné de beaux décors et de musiques à couper le souffle.

Belle soirée.




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Moonlight (2016)
(Cliquez sur une une des photos pour accéder à un site de film en streaming VF, si vous souhaitez regarder le film en VOSTFR, il est assez difficile à trouver, voici le lien que j'ai utilisé : http://streaming.moviz.co/drame/3255-moonlight-vostfr-dynik.html)



Commentaires

  1. Si vous avez besoin de films adaptés, il vaut mieux https://film4k.stream/ Alors regardez tout et je pense que ce sera une option appropriée pour vous

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